21 Mars 2020
Nous y voilà. Après deux ans d'absence, un nouvel article. Vous n'y croyiez plus ? Je vous avoue, moi non plus. Et Dieu sait qu'écrire dans ce blog m'a cruellement manqué. Mais voyez-vous, et je pense que vous comprendrez ce que je veux dire : je n'ai pas eu le temps. Entre l'école de journalisme, le travail personnel que ça impliquait, les stages, les amis, la famille, mon mec, mon nouvel emploi de journaliste dans lequel je m'investis... Pas une minute à moi.
Mais un nouveau collègue, Gaëtan, la cinquantaine et la sagesse incarnée, m'a dit quelque chose qui m'a ouvert les yeux : " Ce n'est pas que tu n'as pas le temps, c'est que tu ne prends pas le temps. " Je pense que cette phrase trouvera écho en chacun d'entre vous. On ne va pas se mentir, on se trouve des excuses.
Alors voilà, il aura fallu une crise sanitaire pour qu'on réapprenne à vivre. Forcés au confinement nous sommes. Et si finalement, c'était une opportunité à saisir ? Comme le chantaient les Poetic Lover, en faisant vibrer mon coeur de jeune pucelle à l'époque, " Prenons notre temps. "
C'était une bien longue introduction pour entrer dans le vif du sujet. Mais nous y sommes. Vous n'avez rien d'autre à foutre que de lire cet article ? C'est normal. Nous sommes tous dans le même cas. Pour ceux qui sont au chômage, technique ou partiel, peu importe comment ils ont appelé ça, vous vous exercez depuis le début de la semaine. Mais pour les gens comme moi, qui sont en télétravail ou qui continuent à bosser, c'est le premier jour où on se pose la question : " Qu'est ce que je vais bien pouvoir faire aujourd'hui ? "
En temps normal, j'aurais vu les copines, j'aurais fait le ménage, je serais allée manger chez mes beaux-parents avec Jules... J'aurais enchaîné la journée et le week-end pour finalement, reprendre le travail lundi et me dire (comme chaque début de semaine) : " Mais merde, qu'est-ce j'ai fait pour moi ? " Spoiler alert : Rien. Et je n'ai pas encore d'enfants, rendez-vous compte !
Sauf que ce matin, c'était différent. Voir ses amis ? Interdit. Sa famille ? Aussi. Faire le ménage ? Je peux le faire demain. Travailler ? Non, tu es en week-end, bouffonne. Et là, ça m'a frappé. Des larmes de joie au bord des yeux je me suis dit " Mais... Ça veut dire que je peux faire ce que je veux ? " Je ne voudrais pas en faire trop mais je jurerais avoir vu une lumière divine s'abattre sur ma prise de conscience et avoir entendu des anges chanter un Hallelujah à ma gloire.
Enfin bref, je suis encore en pyjama à l'heure où je vous écris ces lignes. Et j'ai bien l'intention de le rester jusqu'à lundi matin. J'ai un tas de magazines Causette et Neon qui squattent ma table de nuit depuis six mois, j'ai rendez-vous avec eux et avec tous les livres que j'ai achetés ces deux dernières années et que je n'ai " pas eu le temps de lire ". Dorénavant, j'ai décidé que je prendrai mon temps. Je vais reprendre ce blog, poursuivre l'écriture de mon roman, méditer, m'investir dans de nouveaux projets... Bref tout ce que je meurs d'envie de faire chaque jour mais pour lequel je ne parviens pas à dégager une minute.
Et là, je m'adresse à vous : vous n'en avez pas marre des obligations, des conventions, de passer votre vie à courir ? Notre monde va trop vite et nous, qui croyons avancer, faisons en réalité du surplace. L'univers nous oblige à nous arrêter. Et maintenant ? Bah on est perdu. On ne sait plus comment s'occuper. J'en entends même qui s'ennuient. Réfléchissez deux minutes : il y a bien quelque chose que vous mourrez d'envie de faire pour vous. C'est le moment. Allez-y !
Je pense sincèrement qu'il y aura un avant et un après-confinement. Et j'espère qu'on reprendra goût à la vie. La vraie. N'y voyez rien de moralisateur ou de bien-pensant. Je pense seulement qu'on devrait savourer cette pause imposée, la tourner à notre avantage, et même y trouver du plaisir (si si, c'est possible !)
En tout cas, pour moi, ça commence par la rédaction de cet article.
Bon sang que vous m'aviez manqué.
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