1 Octobre 2015
Voilà, il est temps pour moi d’être honnête avec vous et de vous dévoiler qui se cache vraiment derrière ce visage d’ange ! (c’est bon, j’ai bien vu vos regards attendris)
Voyez-vous, j’ai eu un accident de luge au mois de Janvier. Et oui, il n’y a qu’un seul boulet capable de se faire une fracture de la colonne vertébrale en descendant d’un restaurant d’altitude, et vous l’avez devant vous.
Enfin bref, depuis je suis devenue paraplégique. « Quoiiiii ? Mais c’est HORRIBLE ! » ; « Quelle horreur, pauvre petite ! » NON !
Déjà rassurez-vous j’ai bien l’intention de remarcher et continuer à emmerder le monde.
Mais surtout, croyez-moi quand je vous dis que je suis toujours la même gamine-immature-princesse-superficielle que j’ai toujours été !
Je suis en chaise roulante, et alors ? Ça va comme sur des roulettes ! HAHAHA
Et c’est là que m’est venue l’idée de vous raconter à quel point je suis grave. Que vous réalisiez quand même.
Parce que j’ai peut-être eu un terrible accident, mais le pire des drames pour moi actuellement c’est d’avoir perdu mon eye-liner la semaine dernière. (C’était quand même un Make Up For Ever à 35€ !)
Quand ils m’ont annoncé que j’avais 50% de chance de rester comme ça toute ma vie, la première chose à laquelle j’ai pensé c’est « Alors je ne pourrais plus marcher avec des talons ?! Même pas des compensées… ? »
Puis, le temps a passé, et je me suis faite à l’idée que mon meilleur allié, c’était LA PATIENCE. Ce qui est drôle, c’est que la dernière fois que j’ai été patiente, je devais avoir dix ans (pendant la file d’attente à la cantine, « la cantoche » comme on l’appelait).
Je savais que si je voulais récupérer ma vie d’avant, je devais prendre mon mal en patience. Mais il était hors de question que je change ma façon d’être à cause de ma nouvelle condition.
A la minute où j’ai compris que ça allait durer plus longtemps que quelques semaines, je me suis référencée en tête toutes les positions sexuelles possibles pour paraplégiques. (Google m’a pas mal aidé sur ce coup-là)
Enfin bref, vous voyez un peu le tableau. Handicapée mais pas frigide la nana !
Par la suite, les kinés qui m’ont prise en charge ont eu droit à des réflexions du genre : « Ah je ne peux pas je suis en jupe, on va voir ma culotte ! En plus je n’en porte pas. » Ou alors : « Ah je ne peux pas, je vais me casser un ongle ! » Ou même encore : « Ah je ne peux pas, je ne suis pas sportive ! ».
Vous avez dit chiante ?
Là où ça a été très dur, c’est quand j’ai réalisé que ma vie ne serait de toute façon plus jamais la même. Je ne récupérerai jamais tout ce que j’avais perdu. Ayant subi plus de séquelles à la jambe gauche, j’ai vite compris que si je remarchais, j’allais forcément boiter.
Mais comme je suis une éternelle optimiste (ou presque !), j’ai tourné ceci à mon avantage.
Déjà petit a : Docteur House boite et il est ULTRA SEXY. Je veux boiter comme ça moi aussi ! Limite remarcher comme Madame tout-le-monde maintenant, ça me ferait chier. Quel manque de personnalité ! Le boitillement sera ma griffe à moi, mon fonds de commerce. Comme Audrey Tautou dans « Un long dimanche de fiançailles ».
Petit b : Je pourrai inventer de super histoires, tout droit sorties de mon imaginaire délirant. Genre « Je me suis faite attaquée par un ours lors d’un voyage en solitaire en Alaska » ; « J’ai sauvé des triplés d’un immeuble en flamme » ; « Je me suis faite attaquée par un dealer de la mafia Russe ». Le genre d’histoires qui me vaudra plein de rencards.
Petit c : Je sais déjà quel genre de canne je veux ! Je veux une tête de mort en cristaux Swarovski sur le haut, avec le long Rose Fushia et des hirondelles blanches dessinées dessus. Comment ça ce sera moche ? C’est FASHION !
Tout ça pour dire que je n’ai pas changé ! Si je m'appitoie c’est parce que je ne peux plus mettre de combi-short en été car ce n’est pas pratique.
Je suis et resterai toujours superficielle et immature. Fauteuil roulant ou pas.
Mais bon, il va vite dégager celui-là parce que j’ai trouvé de sublimes escarpins chez Aldo…
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